Les abeilles, des pollinisateurs essentiels dont la santé est menacée

Les abeilles représentent 90 % des insectes pollinisateurs, aux côtés de bourdons, papillons ou encore de mouches. Depuis plusieurs années, un phénomène d’affaiblissement et de mortalité des colonies d’abeilles est constaté dans le monde. Leur déclin engendrerait des conséquences importantes pour la diversité des espèces végétales et l’offre alimentaire. Maladies, insectes prédateurs, appauvrissement des pollens, produits chimiques, … l’Anses étudie et évalue les facteurs de stress qui pèsent sur les abeilles et propose diverses solutions scientifiques et réglementaires afin de préserver leur santé.

Les abeilles, sentinelles de la santé des écosystèmes

Les abeilles et insectes pollinisateurs sont essentiels à la reproduction de nombreuses plantes et à la production notamment de fruits. 90% des espèces végétales à fleurs dépendent uniquement des insectes pollinisateurs pour leur reproduction. Ainsi, ils sont de véritables sentinelles de la santé des écosystèmes et du maintien de la biodiversité. 75% de la production mondiale de cultures alimentaires dépendent en partie de l’action des pollinisateurs. Parmi eux figurent quelque 20 000 espèces d’abeilles, dont environ 850 sont présentes en France.

La surmortalité des colonies d’abeilles, un phénomène complexe aux causes multiples

a mortalité des abeilles est un phénomène normal dans les ruchers. Chaque hiver, 5 à 10% des colonies décèdent et, au cours de la saison d’élevage, de février/mars à septembre/octobre, de nombreuses butineuses meurent chaque jour. Cependant, depuis le milieu des années 80, des phénomènes de surmortalité des colonies d’abeilles sont observés à l’échelle mondiale. Dans le cadre de ses travaux d’expertise et de recherche, l’Anses a mis en lumière le caractère multifactoriel de l’effondrement des colonies d’abeilles. Ce phénomène est complexe et met en œuvre de nombreux facteurs susceptibles d’interagir lors d’expositions concomitantes ou successives.

Cinq grandes catégories de causes :

  • Les causes biologiques : Aujourd’hui, on dénombre 29 agents pathogènes et prédateurs de l’abeille: prédateurs, parasites, champignons, bactéries et virus. Tous ces agents participent potentiellement aux affaiblissements et pertes de colonies d’abeilles. Certains de ces agents peuvent agir simultanément.
  • L’appauvrissement des sources d’alimentation : Pour couvrir leurs besoins, les abeilles doivent avoir accès à un pollen de qualité issu d’une flore diversifiée (source de protéines) et à dunectar afin de produire le miel (source d’énergie) stockés au cours de la saison apicole. Toutes les ressources alimentaires ne sont pas de qualité équivalente. En effet, certains pollens, plus riches en nutriments, sont choisis de façon préférentielle par les abeilles. La diminution de la biodiversité, liée notamment à la monoculture, a pour conséquence une réduction du nombre d’espèces de plantes disponibles ainsi qu’à un raccourcissement de la période pendant laquelle diverses plantes mellifères en fleurs sont disponibles. Le manque de pollen, l’absence de réserves suffisantes, un manque de diversité ou de qualité dans ces apports peuvent affecter la bonne santé des colonies d’abeilles.
  • Les pratiques apicoles : De la tenue du rucher dépend son état sanitaire : il est donc essentiel que l’apiculteur porte une attention particulière aux facteurs critiques permettant le bon développement de ses colonies. Le respect de règles techniques et de biosécurité en termes de milieu de vie, essaimage, nourrissement, etc. est indispensable à la bonne santé du rucher. Il est également nécessaire d’effectuer des contrôles réguliers et d’utiliser de manière adéquate les traitements contre les maladies.
  • L’exposition aux produits chimiques employés dans l’environnement : Les abeilles peuvent être exposées, comme l’ensemble des organismes vivants, aux divers agents chimiques susceptibles d’être présents dans l’environnement. Dans les zones cultivées, la majeure partie de ces agents chimiques appartient à la catégorie des produits phytopharmaceutiques. Les abeilles sont exposées directement lors de l’application du traitement, mais également via les résidus de pesticides contenus notamment dans les pollens et le nectar récoltés par les abeilles.
  • Des causes qui restent inconnues et des effets difficiles à démontrer : En l’absence de diagnostic étiologique, de nombreux cas de mortalité restent à ce jour d’origine indéterminée. Une grande diversité de facteurs, intervenant de façon isolée ou en association, est donc susceptible de provoquer une mortalité anormale de colonies d’abeilles. Certains de ces facteurs sont aujourd’hui bien connus et régulièrement identifiés, c’est le cas de nombreux agents biologiques et chimiques. Cependant, pour d’autres, leur effet est difficile à démontrer comme l’effet de l’environnement nutritif, de facteurs climatiques, de certains produits phytopharmaceutiques, certaines infections virales, etc. De plus, l’effet de l’action combinée de plusieurs d’entre eux reste, à ce jour, malgré les études en cours, encore peu connu.

Sources : https://www.anses.fr/fr

https://herault.fr/1028-sauvons-les-abeilles.htm